En 2013, la famille a acheté un terrain complètement abandonné et inculte à Kvareli. Cette terre a été utilisée par les autorités soviétiques au XXe siècle et, par conséquent, nous l'avons trouvée totalement épuisée et érodée. Nous avons commencé à le revitaliser. Nous avons construit une usine de production de bio-humus afin de restaurer la fertilité des sols ; nous avons planté six cépages kakhétiens les plus anciens, dont Mtsvivani, Khikhvi, Kisi, Kakhuri Mtsvane (vert kakhétien), Saperavi et Vardisperi Rkatsiteli Pink Rkatsiteli). Nous avons tenu des dizaines de réunions avec des experts, avec des familles productrices de vin qvevri (qvevri – un vase en argile pour faire et vieillir le vin), ainsi qu'avec des viticulteurs, des vignerons et des bâtisseurs… et finalement nous avons décidé que les informations recueillies étaient ce que nous possédions réellement. Ainsi, en tenant compte des meilleures pratiques de vinification du qvevri, nous avons construit un marani (une cave à vin), le qvevri étant le seul récipient à vin. Notre entreprise a débuté en 2014. Anapea est une entreprise familiale, ce qui implique que mon mari et moi sommes impliqués dans tous les processus. Nous sommes une grande famille avec de nombreux enfants et parents. Je suis sociologue, mon mari est issu de la sphère marketing, nos professions nous ont aidés à élaborer un concept et une stratégie, à mettre en œuvre notre idée. Nous avons commencé par des consultations actives, des entretiens avec des professeurs du monde du vin et de la vigne, spécialiste de l'oenologie, nous avons fait une recherche du terrain et après que nous avons pris des décisions. Depuis le premier jour jusqu'à aujourd'hui, nous sommes en train d'apprendre, et je pense que cela devrait être notre condition constante. Bien sûr, nous avons des aides dans les vignes et les caves, à Kvareli et Sagarejo qui par leurs origines sont vignerons.