L'essence de Racines Rebelles est surtout recueillie par le désir d'un sommelier de devenir vigneron. C'était en 2013 lorsque l'aventure viticole sauvage a commencé à Beechworth, en Australie, sous la direction d'un vigneron primé, Rick Kinzbrunner (Giaconda Vineyards). Puis pouvoir travailler à plein temps pendant 5 ans avec Abi Duhr (Château Pauqué) qui est l'un des précurseurs dans l'élaboration des vins de terroir au Luxembourg. Surtout grâce à lui, je devrais citer Alice Feiring "La survie dépend souvent des accidents, de la chance et de la gentillesse aléatoire des étrangers." Puis en 2020 l'opportunité de faire mes propres choix s'est présentée alors qu'on m'a proposé de louer 0,8 ha de vignes (25-40y) dans deux villages voisins (Grevenmacher & Dreiborn) sur les pentes abruptes de la Moselle Luxembourgeoise. Racines Rebelles comme un nom marque la passion et le dévouement sur le chemin vers la réalisation d'un rêve sans avoir aucun diplôme en viticulture ni une famille dans le commerce du vin. Cette minuscule micro-cave produit non seulement du vin mais aussi une quantité très limitée de cidre provenant de vergers de pommiers centenaires qui n'ont jamais vu de traitements contre les maladies. Les cépages locaux comme l'Elbling, le Riesling et le Pinot Blanc sont cultivés par observation avec des préparations biodynamiques pour créer un écosystème vivant. Avoir un verger fruitier avec culture mixte au-dessus des vignes contribue à améliorer la biodiversité. Des plantes sauvages comme l'ortie piquante, la prêle des champs, le pissenlit et la camomille sont majoritairement récoltées dans mon jardin pour infuser des tisanes accompagnées de propolis et d'huiles essentielles pour renforcer les défenses naturelles de la vigne. Sans avoir aucun certificat bio ou biodynamique l'objectif principal reste un travail le plus précis possible dans les vignes pour pouvoir minimiser l'effort en cave. Des techniques de taille douce sont pratiquées notamment pour battre l'Esca dans les vieilles vignes. L'essentiel du travail de la vigne est réalisé manuellement afin d'éviter la compression du sol. Le labour n'a été effectué qu'une seule fois après la reprise des vignes pour l'aération et l'ensemencement de couvert végétal. En général ma préférence va aux sols couverts et sans labour. La sélection des raisins lors de la récolte se fait toujours dans les vignes pour séparer les raisins affectés par le botrytis afin de pouvoir avoir une récolte parfaitement saine pour une macération plus longue. Les fermentations spontanées se font principalement dans de vieux fûts plus grands et des cuves en acier inoxydable pour garder le sens du terroir. La philosophie de la faible intervention en cave est de laisser les vins montrer leur ossature minérale pure issue du calcaire. En évitant les ajouts de levure de culture et en maîtrisant les sulfites (20 mg/l ajoutés à la mise en bouteille), les vins sont légers mais multiétagés avec une élégance féminine.