Après plusieurs années en Chine et la découverte des vins vivants à Hong Kong, je reviens en France pour changer de milieu professionnel et me former à la viticulture auprès de vignerons acteurs des vins natures. J’ai alors besoin de retrouver un contact avec la nature, d’agir pour préserver notre biodiversité, restaurer nos sols et de changer de temporalité, en retrouvant le temps long. En 2017, avec quelques ares de vieilles vignes en poche (gamay, chenin, cabernet franc et pineau d’aunis), je fonde la Tour Brune. Dès le début, j’applique une agriculture la plus respectueuse de l’environnement et de la biodiversité possible. Ecocert me suit pour la certification en agriculture biologique, je suis les principes de dynamique biologique et des soins par les plantes pour aider au maximum les vignes dans leur transition et les aider à exprimer au mieux leur potentiel (ce sont de vieilles vignes sur schiste). En 2020, je m’agrandis avec une parcelle de plus d’un hectare de cabernet franc et chenin plantée en 1959. Les premières parcelles situées sur la commune de Chalonnes sont de petites tailles et bordées par des haies, bosquets, arbres têtards. La dernière qui est sur la commune de Val du Layon est d’un seul tenant, avec deux angles seulement bordés de haies. J’y ai donc planté plusieurs dizaines de fruitiers dans un projet global d’agroforesterie et afin de limiter les effets néfastes d’une monoculture. Je travaille ces deux hectares de vignes seule, à la main, sans grosses machines et avec beaucoup d’huile de coude pour préserver mes parcelles. En 2019, quelques poules et canards sont venus renforcer l’équipe en formant une basse cours constamment dans les vignes. 100 % de mes raisins sont soignés et récoltés manuellement. A la cave, j’essaie d’être la moins interventionniste possible, ne pas utiliser d’intrants : les levures sont indigènes et la plupart des cuvées sans soufre ajouté. Pour poursuivre ce chemin bien accompagnée, j’ai choisi d’adhérer en 2020 au Syndicat de défense des vins nature’l.