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Ne jamais lever la tête serait se condamner à vivre à l'ombre de ses rêves. Le Domaine de l'Agramante est le rêve de vivre du noble métier de vigneron.
Domaine de l’Agramante est un petit domaine de 5 ha que j’ai créé en 2018, sur la commune de Sabran en Côtes du Rhône méridionales. Les vignes sont quasiment toutes sur des terrasses sablo-limoneuses exposé Sud/Sud-Est. Après 15 ans de travail dans l’ingénierie chimique (entre le café et ordi), j'ai cherché une approche différente du travail et de la vie, cherchant un sens à l'un et à l'autre ; utiliser les mains et le cerveau pour essayer de comprendre les interactions entre vigne (plante merveilleuse) et terroir. Le but étant de prendre soin de la plante, de façon naturelle, pour qu’elle me rende un fruit sain à transformer en vin. Faire un vin, étant avare en sulfites, pour qu’il donne l’expression de la géologie, du climat et mon travail en vigne.
Le travail à la vigne pour moi démarre à la taille, c’est là qui commence la réflexion afin de déterminer la quantité de porteurs de fruit, selon la vigueur du cèpe et tenant compte de l’aération du même dans la saison verte. Je pratique la taille douce sur mes vignes (en gobelet plus la plupart), pour limiter les cicatrices et respecter les flux de sève. Ceci prend plus de temps mais, au but de 6 ans je commence à voir des jolies bannes enroulées en spirale. Lors de la taille je sors les serments de la parcelle (je les recycle pour le chauffage/ grillades ou je les brule sur place) afin de limiter l’effort de décomposition qui nécessite le pompage de l’azote de la terre, azote qui, en plus, est amendé indirectement par les engrais verts (tous le rangs) de céréales et leguminée. En 6 ans (hormis en 2022) j’ai pu voir l’effet de ce travail sur le contenu en azote des moûts.
Pas de concurrence, en termes d’enherbement, pour mes vignes qui sont toutes sur des terres sablo-limoneuses. Travail mécanique (en surface) + finition à la pioche au tour des cèpes. Le but est de ne pas avoir de concurrence du débourrement (ça permet également de chauffer la terre au mois d’Avril) et à la floraison.
La vigne est entièrement ébourgeonnée/épamprée à la main, mais depuis 3 ans je n’effeuille plus (protection contre le soleil et la petite grêle).
Récolte manuelle et en cagette de 40 lt. La consigne est de « prendre que les grappes qu’on mangerait ». Il faut dire que depuis mon installation je n’ai eu que très très peu de tri à faire. La maturité est tjrs un casse-tête. Vue la nature de mes sols, personnellement je vise la finesse/élégance au lieu de la puissance…en antithèse avec mon gabarit .
Les raisins sont encuvés dans ma cave particulière à 10 km des vignes le jour même (pas de frigo=économies). Je ne dispose pas d’une cave verticale mais le raisin est encuvé gravitairement grâce à des caissons de 6hl levés au-dessus des cuves et déchargés au râteau.
Les vinifications sont simples et démarrent par le rosé/petnat qui a aussi la fonction de pieds de cuve pour lancer les autres cuves. Selon les vins, les parcelles, et les cépages je détermine le temps de macération.
J’ai appris que pour limiter l’usage de sulfites il faut une cave propre et sugar-free. Pour cette raison la logistique des vendanges et vinification prend la logique de travailler le raisin (érafler et fouler) sur la fenêtre de temps la plus courte possible afin d’avoir du sucre hors de la cuve pas longtemps avant le nettoyage …nettoyage qui se termine par les caniveaux tous les jours !
Le sulfitage se limite après les malos (le soutirage sur un vin qui n’est presque plus protégé pourrait l’oxyder) : 0.5gr/hl ; à l’assemblage : 0,5 gr/hl(on bouge des vins a des basses températures) et à la mise : 1gr/hl. Après tout cela n’est pas systématique, mais ça donne une idée générale du concept.
Le Domaine de l’Agramante vise, à terme, à reprendre encore deux hectares que, avec les plantations de 0.5 ha d’il y a deux ans, iront compléter le foncier par environ 0.80ha de blanc. Je suis une petite exploitation et j’entends le rester (taille maxi de 6ha). Au même temps, en ces 6 ans plus ou moins difficiles, j’ai compris la logique et la nécessité de sortir de la mono culture. Donc plein de projets en tête pour ouvrir le domaine sur d’autres expériences.
Pas de vin orange pour le moment.
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