Cultiver la vigne, c'est prendre soin d'une plante qui peut traverser les siècles. Une plante qui sait saisir l'essence d'un lieu, elle imprime l'ambiance dans laquelle elle vit, le sol, le climat et le tempérament des gens qui la font pousser. Notre but est de lui faire développer une santé solide, de la rendre ouverte à son environnement pour qu'elle devienne plus forte et sensible à travers les années. Pour cela, on est en plein tâtonnement, on lit, on échange, on écoute, on observe la vigne, la nature et toujours, on apprend. On ne comprend pas tous les mécanismes, toutes les interactions mais on s'en imprègne. On écoute notre ressenti, plus souvent, plus consciemment, notre perception est encore très flou mais petit à petit on saisit mieux les besoins et on intervient de manière plus juste. Nos vignes sont entourées de garrigue, de pins d'Alep, de chênes verts et de murets de pierre. De petites parcelles qui font que l'influence de la nature environnante est puissante. Ensuite, on enrichit la vie dans les parcelles avec des semis d'hiver dans les rangées qui vont protéger le sol et le structurer mais aussi accueillir foule de bestioles de la plus petite à la plus grosse. L'été le paillage laissé contribue à limiter les effets de la sècheresse et la montée en température du sol. Trois ânes pâturent dans les vignes et les alentours de la cave et un troupeau de brebis passe régulièrement dans les parcelles, ils participent à l'équilibre du lieu. Nous sommes certifiés en agriculture biologique depuis la vendange 2018. Voila où nous en sommes aujourd'hui mais les techniques s'affinent et évoluent aux rythmes de notre compréhension et de notre sensibilité. Finalement, les raisins sont ramassés exclusivement à la main, égrappés, triés et encuvés. Les fermentations démarrent de manière spontanée. En 2019 on s'est limité à infuser la vendange et on est contents du résultat. :) Sauf problème de déviance avérée, aucune cuve n'est levurée ni sulfitée. Les blancs et rosés sont élevés cinq mois en cuve, les rouges passent au moins un hiver et un été en cuves béton et barriques (temps et phases au cours desquels le vin acquiert une bonne tenue dans le temps). Lors de la mise en bouteille, si on l'estime préférable on ajoute un à deux grammes de sulfites par hectolitre. Une légère filtration peut également être effectuée. Le but est de faire des vins identitaires qui expriment leur terroir avec une grande buvabilité.