Japon
Restaurants Caves
Long de 3 300 km, de Taïwan à la Russie, le Japon est une terre à part. Sa topographie est particulière : des montagnes presque désertes qui occupent les trois quarts du territoire et des plaines littorales étroites ultra-urbanisées, parsemées de métropoles. Totalement insulaire et à distance des côtes asiatiques (près de 400 km les séparent), elle est à la fois isolée et pourtant l’une des plus grandes puissances du monde. Un état de fait qui doit beaucoup aux ères Edo (1603-1868) et Meiji (1868-1912), au cours desquelles le pays est passé d’une période de stabilité et d’autosuffisance due à une longue et complète fermeture au commerce extérieur (le Japon des shoguns et des samouraïs) à une période de large ouverture au monde et d’industrialisation (le Japon moderne). Contraste !
On peut donc autant goûter à une parenthèse enchantée dans un paysage naturel incroyable ponctué de petits villages (le Japon n’en manque pas !) qu’à une vie urbaine dense et effervescente. Et ce, grâce aux ponts et tunnels qui relient entre elles les 4 îles principales (le Japon en compte près de 7 000 !) et à un réseau de transport très développé, dont le fameux Shinkansen (train à grande vitesse). Au sein même des super-cités japonaises, le cœur balance entre forêts de buildings qui tutoient les nuages et maisons basses, petites boutiques et restaurants minuscules presque sortis d’une autre époque.
Contraste encore… Comme une constante au Japon…
Point d'entrée des influences d’Asie continentale et premier foyer de peuplement, l’île de Kyushu, tout au sud, est le berceau de la civilisation japonaise. Elle combine deux particularités : un climat subtropical (et la douceur qui va avec) et des volcans en activité. Notamment le fascinant mont Aso, ses paysages spectaculaires et son gigantesque cratère (que l’on peut voir de près), mais aussi ceux du Parc National de Kirishima-Kinkowan. Si randonner ne vous dit rien, vous pourrez observer tranquillement le volcan Sakurajima depuis la plaisante ville de Kagoshima (la Naples japonaise). Dans l’île de Yakushima, vous serez surpris par l’intrigante et épaisse forêt primaire, qui abrite, entre autres, les cèdres millénaires célébrés par Hayao Miyazaki dans Princesse Mononoké. On aime aussi la remarquable architecture du 17e siècle du château de Kumamoto (en cours de restauration à la suite du terrible séisme qui secoua la région en 2016) et le paisible sanctuaire Tenmangu de Dazaifu (près de la dynamique ville de Fukuoka). Et puis il y a Nagasaki, avec tout le poids de la mémoire qui l’accompagne dans les différents lieux de souvenir des victimes de la bombe atomique du 9 août 1945.
Plus intimiste, l’île de Shikoku vaut le détour. Pour sa faune marine, ses belles plages et sa jolie côte qui donne sur la mer intérieure de Seto. Pour ses gorges aux eaux turquoise bordées de grands rochers (Okobe et Koboke). Pour son temple Ryozenji à Tokushima, point de départ d’un ancien et populaire pèlerinage reliant 88 temples. Pour son sublime jardin de Ritsurin à Takamatsu. Pour ses châteaux fortifiés (Matsuyama, Uwajima, Marugame et Kōchi), qui comptent parmi les 12 ayant conservé leurs donjons d’origine. Pour ses merveilleux festivals de danse (festival Awa-Odori à Tokushima et festival Yosakoi à Kōchi) et d’art contemporain (triennale de Setouchi). Pour sa quiétude et sa spiritualité…
Visiter Honshu, c’est faire un voyage dans le voyage, tant l’île est étendue, diverse et riche en découvertes (que l’on ne peut pas toutes lister ici).
Dans sa partie sud, vous serez séduits par l’intemporelle Kyoto, l’ancienne capitale impériale, ses jardins merveilleux et ses temples tous différents (d’où son surnom de ville aux 1 000 temples). Par exemple le temple Kiyomizu-dera monté sur pilotis ; l'impressionnant Fushimi-Inari ; Kinkaku-ji, le pavillon d’or ; Ginkaku-ji, le temple d’argent ; Tenryu-ji, accolé à la bambouseraie du vert quartier d’Arashiyama. Il faut aussi voir la villa impériale Katsura, le château Nijo (résidence de puissants shoguns pendant plus de 200 ans) et le palais impérial. Et se perdre un peu dans ses rues qui se parcourent sans fin, à la recherche de jeunes mariés en habits traditionnels ou d’une geisha en socques de bois.
Juste à côté, Osaka la trépidante. On aime l’énergie qui s’en dégage, en particulier à Dotonbori, quartier vivant plein d’enseignes lumineuses et de restaurants. Mais aussi son iconique et un peu kitsch tour Tsutenkaku ou son château emblématique qui a traversé l’épreuve du temps. Il y a aussi la petite Nara et son grand parc où circulent librement des cerfs ; Himeji et son magnifique château fortifié ; l’île de Miyajima avec son sanctuaire flottant, célèbre pour sa grande porte torii rouge fichée dans l’eau à marée haute. Et puis il y a Hiroshima, avec son poignant Mémorial de la paix, seul bâtiment à être resté debout près de l’hypocentre de l’explosion de la première bombe atomique le 6 août 1945.
Au centre de Honshu, vous admirerez l’emblématique Mont Fuji, symbole du Japon dont les aventuriers pourront faire l’ascension. Ne manquez pas la série de lacs qui l’entourent, ni la pagode Chureito. De là, les points de vue sont mythiques ! Matsumoto (et son château bien conservé) est un chouette point de départ pour explorer les Alpes japonaises, une chaîne de montagne avec des pics dépassant les 3 000 m d’altitude, prisée été comme hiver. Mais ce qui vous occupera un bout de temps, c’est Tokyo ! Moderne et ultra animée, la capitale fascine par les contrastes (à nouveau) de ses quartiers. Shibuya et son fameux passage-piéton bondé est une carte postale où se mêlent néons multicolores, écrans géants, boutiques tendances et foule éclectique. Il y a aussi Harajuku, célèbre pour sa mode alternative et ses groupes de rue ; Shinjuku avec ses impressionnants gratte-ciel et ses rues commerçantes aux enseignes flashy (dépaysement garanti !) ; Kabuki-cho, pour les oiseaux de nuit ; Asakusa et Yakana, aux rues étroites bordées de boutiques, pagodes et jardins ; Akihabara, royaume du jeu vidéo ; Odaiba et son architecture futuriste… Et tout l’imaginaire derrière les yakuzas, figures emblématiques couvertes de tatouages de la redoutée mafia japonaise (à découvrir dans l’excellente série Tokyo Vice de Michael Mann, tirée d'un essai autobiographique du journaliste américain Jake Adelstein). Si vous êtes en manque de calme, faites un tour à Kamakura, à 1 h de train de Tokyo, pour vous relaxer sur la plage de cette agréable station balnéaire ou devant son immense bouddha, l’un des plus célèbres au Japon.
Le nord de Honshu, moins connu, est assez étendu et sauvage. La région du Tohoku offre des paysages ruraux parmi les plus authentiques du Japon, hors des sentiers battus. On aime ses forêts vierges, ses vergers, ses rizières, ses stations thermales et son folklore vivant. Sur sa côte pacifique, elle se remet doucement du tsunami dévastateur de 2011 et de l'accident nucléaire de la centrale de Fukushima.
Si vous êtes amoureux de nature, vous adorerez les paysages grandioses de l’île d’Hokkaidō, tout au nord : collines verdoyantes, forêts préservées, champs de lavande à perte de vue... Promenez-vous dans le Parc national de Daisetsuzan, avec ses montagnes volcaniques, ses sources chaudes et ses ours bruns. Poussez jusqu’à la péninsule de Shiretoko, reculée, sauvage et haut lieu de biodiversité. L’île est aussi connue pour ses stations de ski (Niseko, Furano, Rusutsu…) et les spectaculaires sculptures de glace du Festival de la neige de Sapporo. Pour la petite histoire, Hokkaidō a une culture différente des autres îles, profondément liée aux Aïnous, peuple autochtone qui fut progressivement colonisé par les Japonais du 12e siècle à 1869, date d’intégration officielle de l’île (alors nommée Ezo) au Japon.
Plonger dans la culture nippone, c’est cocher les cases d’une « to-do list » longue comme le bras tant elle est riche et unique.
Il y a d’abord les coutumes traditionnelles : le jardin zen, une représentation symbolique et minimaliste de la nature (sans eau ni plantes florales donc) visant offrir un espace propice à la contemplation (par exemple celui de Banryu-tei dans le temple Kongōbu-ji sur le mont Kōya au sud d’Osaka) ; la cérémonie du thé, qui se déroule en plusieurs étapes ultra-codifiées dans des maisons spécialement dédiées (vous en trouverez un peu partout au Japon) ; la contemplation des cerisiers en fleurs (Hanami), véritable événement national et spectacle de toute beauté ; les bains dans des onsens (eaux chaudes riches en minéraux) pour apaiser le corps et l’esprit (par exemple ceux de Beppu sur l’île de Kyushu, au milieu d’un splendide décor, à tester absolument).
Il faut aussi savoir que la présence religieuse fait partie intégrante du quotidien au Japon, principalement à travers le shintoïsme et bouddhisme et la majorité des Japonais se réclame des deux à la fois ! Elles inspirent la mythologie populaire à travers des personnages surnaturels et des esprits tels qu’on en voit dans Le Voyage de Chihiro, Mon voisin Totoro ou Pompoko du studio d'animation Ghibli.
Les films d’animation justement, avec les jeux vidéo, les mangas, la J-pop (pop musique japonaise) et la street fashion (styles kawaii, cosplay, visual kei…, à base de vêtements extravagants en signe de contestation envers les règles strictes de la société), constituent la surprenante et attachante culture pop japonaise, aux antipodes de la culture traditionnelle (revoilà les contrastes !).
Le Japon a également une riche histoire artistique dans des domaines aussi variés que la peinture, la gravure, la sculpture, l'architecture, le théâtre (nô, kabuki, bunraku…), la céramique, la calligraphie, la littérature, le cinéma, la mode mais aussi les arts martiaux (karaté, judo, kendo, aïkido, sumo). On ne compte plus ses grands noms, internationalement connus, tels que Hiroshige et Hokusai (estampes), Ando Tadao et Shigeru Ban (architecture), Haruki Murakami (littérature), Akira Kurosawa et Hirokazu Kore-eda (cinéma), Kenzo Takada et Issey Miyaké (mode)… Et tant d’autres…
C’est une certitude, la gastronomie japonaise est d’une richesse infinie et un univers en soi. Dès la première bouchée, on est plongé dans son identité si spécifique, fondée sur un respect profond de la nature et des saisons et sur la grande fraîcheur des ingrédients. Le but : préserver la qualité des aliments et en en sublimer le goût naturel.
La cuisine japonaise accorde aussi une grande importance à l’équilibre nutritionnel et à la dégustation sans excès, notamment grâce au concept du repas en petites portions (ichiju sansai, « une soupe, trois petits plats »), ainsi qu’à la présentation des plats, qui doivent ravir autant les yeux que le palais (y compris l’esthétique de la vaisselle dans laquelle ils sont servis).
C’est au Japon qu’a été qualifiée l’umami, la 5e saveur de base. Capable d’arrondir la saveur d’un plat, elle est au cœur de la cuisine japonaise, notamment grâce aux bouillons (comme l’incontournable dashi), au shoyu (sauce soja), au miso (pâte de soja fermentée) ou à des ingrédients riches en glutamate tels que les algues, le poisson séché ou les champignons.
Autrement dit, c’est bon, simple et raffiné, sain et authentique. On adore !
Petit resto, auberge (ryokan), pub (izakaya), marché, restaurant étoilé, stand de rue (yatai), supérette (kombini)… : où que l’on mange, on retrouve ces marqueurs communs. Ce n’est donc pas un hasard si les traditions culinaires du pays (washoku) sont sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l'Unesco.
Il y a bien sûr les plats emblématiques, que tout le monde connaît ou presque.
On peut donc se restaurer avec les fameux sushis (poisson cru servi avec du riz vinaigré) dans toutes leurs versions dont on vous laisse découvrir les subtilités (nigiri, maki, temaki, chirachi, oshi…). Il y a aussi les ramen (nouilles de blé dans un bouillon agrémenté de viande, d’œuf, de légumes, qu’il est tout à fait acceptable d’aspirer bruyamment) ; les tempuras (beignets légers de légumes ou fruits de mer), les yakitori (brochettes), les gyozas (raviolis au porc) et la soupe miso (à base de miso et de dashi).
Et puisque vous êtes là, testez les plats moins connus, populaires ou régionaux, dont ce micro échantillon vous mettra l’eau à la bouche : onigiri (sandwich à base de riz), tonkatsu (côtelette de porc panée, frite et nappé d’une sauce du même nom), kaisendon (fruits de mer sur un bol de riz fumant), okonomiyaki (crêpe garnie de divers ingrédients), takoyaki (boulettes de pâte farcie de poulpe), nabemono (légumes mijotés dans un bouillon de poisson), bœuf de Kobé (si tendre et à la saveur sans égale), unagi (anguille grillée)… Et pour la petite douceur, un taiyaki (gâteau en forme de poisson rempli de pâte de haricots rouges, de crème ou de chocolat) ou un mochi (boulette de riz gluant fourrée aux fruits ou à la pâte de haricots rouges).
Mention spéciale au kaiseki, une forme de repas sophistiqué composée de nombreux petits plats artistiquement présentés (une vraie expérience sensorielle !) et à l’ekiben, un type de bentō (casse-croûte dans une gamelle) traditionnellement vendu dans les gares ou les trains, que l’on déguste donc pendant le voyage et qui permet de découvrir tout un tas de plats régionaux.
Vous pouvez accompagner tout cela de matcha (thé vert), de bière, éventuellement de whisky (japonais) si vous êtes amateur ou de saké ! Si vous en avez l’occasion, faites une dégustation dans une brasserie. Vous verrez, vous serez surpris par le spectre de saveurs de cette boisson, qui, comme le vin et avec les bons accords, est capable de mettre parfaitement en valeur la saveur de la cuisine.
À la fois savoir-être et savoir-faire, omotenashi est une philosophie typiquement japonaise.
Intraduisible, ce concept basé sur la générosité et le désintéressement se manifeste dans tous les aspects de la vie quotidienne : recevoir, anticiper les besoins, faire plaisir aux autres, prendre soin d’autrui, être respectueux, être attentif aux moindres détails, donner le meilleur de soi-même, voir le beau dans l’inachevé ou l’imparfait…
Mais aussi faire coexister harmonieusement d’apparentes contradictions (notamment entre ce que l’on montre en public – le tatemae - et ce qu’on pense vraiment et que l’on garde pour soi ou pour un cercle intime– le honne), autrement dit maîtriser toute la complexité d’une société aux codes bien établis.
Il y a là une sorte de force spirituelle particulièrement fascinante presque magnétique dont on ne peut être qu’admiratif et qui, quand on prend le temps de la connaître et de l’expérimenter, fait qu’on se sent plus léger, plus apaisé, plus inspiré aussi… Maintenant, oubliez tout ce que vous connaissez et venez goûter aux fabuleux ingrédients qui façonnent le Japon. Ils vous transporteront très loin, ailleurs, et vous n’en repartirez que plus zen…
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